Le thème de cette année est Faire face aux clivages politiques. Les multiples défis que posent les clivages politiques sont liés de plusieurs façons complexes. La politique contemporaine est définie par des clivages ayant trait à la race, au colonialisme, au genre, à la nationalité, à la religion et à la classe sociale. La discipline de la science politique est essentielle à la compréhension de ces défis et des réponses à y apporter; ce faisant, elle joue un rôle central dans l'évaluation des possibilités d'affronter les clivages politiques ainsi que des coûts et des avantages qui découlent de ces efforts.
Ce thème s’inscrit dans le droit fil du thème du Congrès des sciences sociales, à savoir Bâtir des passerelles : combattre le colonialisme et le racisme anti-Noirs. Le Congrès 2020 donne l’occasion de se réunir sur les berges de la rivière Deshkan Ziibi de London, sur les terres traditionnelles des nations Anishinaabek, Haudenosaunee, Lūnaapéewak et Attawandaron (Neutres), non loin de l’endroit où les premiers réfugiés noirs sont arrivés dans le Haut-Canada après avoir fui l’esclavage aux États-Unis. Les fourches de la rivière, en aval du campus de l’Université Western, sont un lieu de rencontre traditionnel où convergent deux affluents, un endroit où aller écouter la terre et l’eau, et renforcer la résilience malgré nos divergences. Le Congrès 2020 encouragera la mobilisation multidisciplinaire permettant de bâtir des passerelles, en mettant l’accent sur l’expropriation des peuples autochtones et l’esclavage des Africains dans le Nouveau Monde. Le colonialisme de peuplement, dans le cadre d’un projet impérialiste à grande échelle, efface les Autochtones en s’appropriant leurs terres et en rejetant la légitimité du savoir traditionnel. Il déshumanise les Noirs en les soumettant à toutes les facettes du racisme anti-Noirs. Ce rassemblement sera l’occasion de reconnaître les privilèges accordés aux Blancs et la suprématie blanche, et de se pencher sur les expériences des Autochtones et des Afro-Canadiens. Nous invitons aussi la collectivité à jeter un regard critique sur les divisions sociales, ethniques, politiques et épistémologiques dans leur ensemble, de manière à imaginer un avenir où des passerelles relient différents savoirs et différentes visions du monde.